Alex Fredo – Les petites anecdotes

Alex nous parle de son podcast, de ses rêves de devenir musicien, et de l’importance de vraiment écouter les gens à qui l’on parle. 🎤📻

J’ai rencontré Alex dans un café du Mile End (eh oui, encore une fois!) pour jaser avec lui de son émission de radio, devenue podcast. C’est quelqu’un que j’ai connu il y a quelques années dans le cadre d’un événement juif, et que j’ai suivi depuis. C’est aussi une des personnes les plus drôles que je connaisse!

C’est quoi son projet?

Les petites anecdotes est un podcast (ou “baladodiffusion” selon l’OQLF) à Radio-Canada. C’est une évolution de son émission de radio hebdomadaire, diffusée d’abord à Radio Shalom, puis à CIBL. Ça prend le format de discussion à bâtons rompus avec différentes personnes du milieu artistique (comédiens, humoristes, chanteurs, etc.). Alex est aussi humoriste, et a notamment donné la première partie du spectacle de Gad Elmaleh à l’Olympia en 2015 et 2016.

Qui étais-tu avant Les petites anecdotes?

“J’étais un rêveur! Je rêvais d’être musicien depuis que j’étais tout petit – la musique a été mon premier coup de foudre!  En fait, c’est avec un visa d’étudiant en musique à l’Université de Montréal que j’ai débarqué de Paris. J’ai fait mon bout de chemin, j’ai fait plusieurs spectacles, j’enseignais la musique… Mais, au fur et à mesure que les spectacles se suivaient, j’ai réalisé que je m’ennuyais sur scène, à jouer les mêmes chansons. Je préférais parler avec le public, parfois pendant 10, 15 minutes, au grand désarroi de mes collègues de scène! [rires]”

D’où t’est venue l’inspiration pour Les petites anecdotes?

“En 2012, je travaillais sur différents projets, et je faisais partie de la distribution d’une pièce de théâtre yiddish. On voulait faire de la promo en français à Radio Shalom, la radio communautaire juive, et j’étais le seul francophone du groupe. On m’a donc envoyé à l’abattoir! [rires]

C’était une entrevue d’une demi-heure avec Arlette Fara, où je n’ai même pas parlé de la pièce! Trente minutes à déconner, et, à la fin de l’entrevue, elle m’a dit, hilare, ‘On a besoin de quelqu’un comme toi ici’! Ça m’a trotté dans la tête, et je me suis embarqué en demandant une émission hebdomadaire d’une heure, en live, avec carte blanche. On me l’a donnée, et c’est parti de là! Par la suite, je suis passé à CIBL, puis aujourd’hui à Radio-Canada, mais toujours avec cette même énergie.”

Qu’est-ce qui est difficile?

“Je ne suis pas le premier à te le dire, mais ne vas pas en radio pour te faire couvrir d’or! [rires] C’est une des choses les moins payantes à faire, et aller chercher des commanditaires c’est pas trop facile non plus. C’est une des raisons pour le format en direct (ou sans coupure, pour le podcast) – je veux minimiser le temps de production et transmettre l’énergie de la conversation.

Sinon, après mon départ de Radio Shalom, j’ai changé un peu le ton de l’émission, qui a désormais moins, pour ne pas dire aucun, contenu relié au judaïsme. J’ai une connexion particulière au judaïsme et aux textes juifs et, à Radio Shalom, c’était naturel pour moi de parler avec mes invités de la vie juive. Mais je suis plus appréhensif avec un public généraliste, qui ne connait peut-être la différence entre une kippa et une mezuza. J’ai un peu peur de perdre les gens en parlant de trucs juifs, donc je me trouve à ne pas du tout en parler. Au final, j’ai un peu l’impression d’avoir perdu un petit peu de mon identité en ondes, d’être passé en quelque sorte du Juif français montréalais au Français montréalais.”

Qu’est-ce que tu retiens comme leçons?

“Je retiens que la radio, c’est un format plus intime, plus personnel qu’être sur scène. Même si on n’interagit pas directement avec son public, on bâtit une relation de proximité avec lui, qui n’est pas la même que celle entre un artiste et son public dans une salle de spectacle.

En tant qu’animateur, aie quelque chose à dire, mais pas trop! Tu te dois de donner la place à tes invités pour qu’ils s’expriment, mais si tu n’as rien à dire, alors pourquoi t’as un micro? [rires] Certaines de mes émissions préférées ont été celles où je posais UNE question au début et on jasait pendant une heure!

Après, je dirais ‘écoute tes invités’! C’est une leçon que je dois pratiquer constamment. Rebondis sur ce que ton invité de dit! On a tendance à penser à sa prochaine question, sa prochaine blague, mais les meilleurs moments viennent quand on est à l’écoute des personnes en face. En fait, c’est une leçon de vie, pas juste de radio, ça! [rires]

Un conseil que tu te donnerais à 16 ans?

Si t’as des rêves, fais gaffe! [rires] Comme je l’ai dit plus tôt, la musique a été mon premier coup de foudre, et je crois qu’on a tous un seul vrai coup de foudre dans la vie. Après, il faut vivre avec la réalité de la situation. J’adorais faire de la musique, mais, quand je me suis trouvé à en faire, j’ai réalisé que j’avais perdu l’amour de la chose. Mais c’est une étape formatrice, qui m’a amené où je suis aujourd’hui.

Merci pour tout ça Alex, on se revoit bientôt!

De rien, ça fait plaisir!

Pour en connaître plus sur Les petites anecdotes, allez jeter un coup d’oeil (d’oreille?) à la page Facebook et à la page de l’émission sur Radio-Canada.