J’ai rencontré Yvan à l’emblématique Green Spot dans St-Henri. On se côtoie virtuellement depuis plusieurs années déjà, mais c’est la première fois qu’on discutait ensemble “en vrai”.
C’est quoi son projet?
LAVICTOIRE Mag est un magazine web dédié à la “culture foot”, qui explore le monde du soccer hors des terrains. On y retrouve des articles sur l’art, le streetwear, la photographie et bon nombre d’autres sujets.
Qui étais-tu avant LAVICTOIRE Mag?
“Dans la préhistoire de tout ça, j’étais quelqu’un qui travaillait en TI dans une grosse compagnie. J’avais étudié dans ce domaine, et lorsque j’ai commencé ce premier emploi, je croyais que c’est ça que je voulais faire. Mais, après quelque temps, je passais mon temps à m’occuper moi-même, et je n’étais pas autant intéressé par le travail. C’est là que j’ai commencé à bloguer sur le soccer avec un ami.”
D’où t’est venue l’inspiration pour LAVICTOIRE Mag?
“Il faut comprendre qu’avant LAVICTOIRE, il y avait Le 12e joueur, son ancêtre. Avec un ami, on avait commencé un blogue sur notre équipe de soccer. C’était un peu fait à la blague, mais le monde semblait aimer ça. Mon ami s’est retiré après quelque temps, mais de mon bord j’ai continué là-dessus. En 2010, mon ami Laurent Blais s’en allait en Afrique du Sud pour la Coupe du Monde, et il m’a refilé un petit contrat pour couvrir les matches avec une perspective montréalaise. Ce n’était pas un gros contrat, mais j’étais un peu estomaqué que quelqu’un me paye pour écrire sur le soccer! J’ai quitté ma job sur le coup. Smart, right? [rires]
J’ai donc lancé Le 12e joueur en 2010, et c’était un des premiers blogues francophones sur le soccer montréalais. Je couvrais l’Impact, mais aussi la planète foot, la mode foot (les maillots, les souliers, le streetwear, etc.) et plein d’autres sujets. J’ai été engagé à l’Impact lors de son entrée en MLS, et j’étais chargé des médias sociaux jusqu’en 2014. Je suis allé à RDS par la suite, en stratégie numérique, mais je crois que le soccer me manquait trop. Je me suis récemment retrouvé à mon compte à nouveau, et c’était l’opportunité parfaite pour faire de quoi. Je voulais commencer quelque chose de nouveau, et c’est de là qu’est venu LAVICTOIRE. Pour le nom, je trouvais que “Delia Mag”, ça faisait pas trop foot! [rires]”
Qu’est-ce qui est difficile?
“Un des défis que j’ai souvent, c’est d’identifier des bonnes pièces de contenu pour mon public local. J’ai fait de la promotion Facebook, et bon nombre de mes lecteurs viennent de pays francophones d’outre-mer. Donc, quand j’arrive pour faire quelque chose sur ma ville, ou sur l’Impact, ça n’a pas la même résonnance. C’est quelque chose que je vais résoudre.
Sinon, je croise souvent des gens passionnés qui disent vouloir faire de quoi avec moi. C’est une bonne chose, mais ça arrive assez fréquemment que je réalise qu’on n’a pas une vision commune – par exemple quelqu’un qui veut être journaliste sportif et qui écrit sur le match de l’Impact. Ça ne cadre pas vraiment avec le but du mag. Et des fois, les gens semblent vouloir s’impliquer avant de laisser tomber par manque de temps ou de sérieux.”
Qu’est-ce que tu retiens comme leçons?
“Aime ce que tu fais! C’est vraiment l’idée à la source de ma décision de changer de carrière. J’aimais écrire sur le soccer et le sport, et j’ai poursuivi ça. La passion, c’est contagieux et, dès que tu fais quelque chose, tu vas te mettre à rencontrer plein de gens.
Approfondis ta recherche: plusieurs blogueurs n’utilisent que Google et un ordi pour écrire. Mais, dès que tu appelles quelqu’un, que tu fais une entrevue, que tu te déplaces pour visiter un endroit, tu apportes à ton blogue une contribution unique et intéressante. Sérieux, juste appelle les gens et tu verras qu’ils veulent jaser de leur travail! [rires]
Amuse-toi! On fait ça d’abord pour le plaisir. Pas besoin d’être pro tout le temps. Un exemple: en tant que stratège numérique, j’ai fait des centaines de campagnes Facebook pour d’autres gens, mais pour LAVICTOIRE j’étais un peu paralysé. Fallait que je me dise que c’était un truc pour le fun, et ça m’a débloqué!”
Un conseil pour le gars que tu étais, qui travaillait en TI et qui pensait quitter sa job pour écrire sur le soccer?
Aie un plan. Que ce soit pour six mois, un an, whatever. Juste aie un plan. Ça aide *vraiment*.
Noté, je vais faire le mien à l’instant! [rires] Merci Yvan de l’inspiration, et on se croise au stade!
De rien, à la prochaine!
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